Crise immobilière dans le métavers : les prix des terrains s'effondrent

Karin Scherhag
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Le métavers a-t-il traversé la planète immo comme une comète ? En 2022, s'acheter une petite parcelle virtuelle pour y bâtir sa maison tout aussi virtuelle était le comble du luxe. Un an plus tard, rien ne va plus. Faute de demande, les propriétés ne valent plus rien.

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Crise immobilière dans le métavers.
Sur The Sandbox, les terrains ne valent plus que quelques dizaines de centimes d'euros.
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Des terrains dans le métavers vendus pour quelques centimes 

Le métavers devait représenter l’avenir de l’immobilier. C’est comme ça que Mark Zuckerberg, le fondateur de Meta, l’avait présenté, convaincant au passage géants du web, grandes marques et célébrités d’acheter des parcelles de terrain dans cet univers 100% virtuel. 

Et le message semblait fonctionner : sur The Sandbox, l’une des quatre plateformes majeures, les prix avaient été multipliés par 300 entre décembre 2019 et janvier 2022. Le groupe Carrefour avait été l'un des pionniers en achetant un espace sur The Sandbox dès le début de l'année 2022. Et en le faisant savoir à grands coups de comm'. On a aussi en tête le manoir (virtuel donc) de Snoop Dog. Le rappeur américain avait enflammé une autre plateforme, Decentraland, où les terrains à proximité du sien s’arrachaient à près de 400 000 dollars

Mais le phénomène est retombé comme un soufflé. Et ceux qui ont investi des fortunes dans le métavers n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Selon WeMeta, qui analyse toutes les données dans ces univers virtuels, le prix du mètre carré sur Decentraland n'est plus que de 2,50 dollars. Les voisins de Snoop Dog ont vu la valeur de leur propriété dégringoler de… 94%. Outch. C’est encore pire sur The Sandbox puisqu’ici, les tarifs n'excèdent pas quelques dizaines de centimes. 

Les ventes de terrains ont chuté de 87%

Monde virtuel ou pas, la loi de l’offre et de la demande est implacable. Or plus personne ne s’intéresse au Métavers. Sur Decentraland, ils ne sont que 55 000 utilisateurs à se connecter chaque mois ; 201 000 sur The Sandbox. Horizon Worlds n'attire guère plus de monde, avec 250 000 utilisateurs réguliers. En comparaison, les applications du groupe Meta de Zuckerberg (Instagram, Facebook, et WhatsApp) réunissent près de 3,5 milliards d'utilisateurs dans le monde réel. 

WeMeta indique par ailleurs que les ventes de terrains virtuels ont chuté de 87 %. Un véritable krach immobilier. En valeur, la chute est de deux tiers (66%) : elle est comptée en Ether (ETH), la cryptomonnaie la plus utilisée sur le marché des NFT et du métavers. Et en valeur monétaire "classique", la hausse de l'Ether en 2023 limite la casse et les pertes à environ 50 %.

Meta préfère désormais miser sur l’intelligence artificielle

Le métavers est-il condamné à mourir ? Le groupe Meta ne semble en tous cas pas prêt à faire beaucoup d’efforts pour le maintenir en vie. Depuis le début de l’année 2023, les investissements du groupe (et une partie des équipes) ont été redirigés vers la recherche en intelligence artificielle. 

À savoir 

Depuis la transformation de Facebook en Meta, la branche Reality Labs du groupe du même nom a perdu plus de 20 milliards de dollars, selon les derniers résultats financiers communiqués en juillet dernier. 

Contrairement aux cryptomonnaies, et même aux NFT dont les cours ont connu un rebond en 2023 après une année critique en 2022, le marché du métavers continue de plonger. Difficile de prédire l’avenir, c'est vrai. Mais s’il vous prenait l’envie d’investir maintenant dans un terrain virtuel (du côté de chez Snoop Dog ou pas), vous ne prendriez pas un très gros risque financier. Au pire, vous perdriez une poignée d'euros. Mais le jeu en vaut-il la chandelle ?  

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