Baromètre Meilleurs Agents au 1er juillet 2012 - Immobilier francilien : Frilosité des banques et attentisme des acheteurs bloquent le marché immobilier francilien
Meilleurs Agents publie la 40ème édition de son baromètre mensuel des prix de l’immobilier résidentiel à Paris et en Île-de-France. « La situation en Île-de-France reste bloquée. Le plus souvent, les vendeurs refusent les offres à la baisse des rares acheteurs solvables. Les acheteurs attendent des baisses de prix importantes et les banques distribuent au compte-goutte des prêts dont les taux n’ont jamais été aussi bas (3,63% en moyenne selon l’Observatoire Crédit Logement CSA). Chacun attend l’autre sur un marché morne. Les transactions qui aboutissent portent avant tout sur des petites surfaces (studios et 2 pièces) accessibles aux rares personnes qui bénéficient d’un coup de pouce familial et satisfont les critères des banques pour bénéficier d’un crédit. Malgré le blocage des loyers, quelques investisseurs inquiets pour leur capital cherchent le refuge de la pierre après avoir fait une croix sur tout rendement à court ou moyen terme. Le prix des petites surfaces reste stable empêchant tout redémarrage. Sur le marché des appartements familiaux, le cycle d’achat-revente est en panne. Ne sachant pas quoi acheter, les propriétaires ne vendent pas et bloquent le cycle naturel. Dans ces conditions, les prix des grandes surfaces baissent légèrement (-0,4%) sans permettre de redémarrage. Au premier semestre, le marché n’a pas connu la purge que certains annonçaient ou espéraient. Les prochaines décisions du gouvernement (fiscalité, succession, évolution des loyers, relance de la construction…) et l’évolution de la situation économique dans la zone Euro seront déterminantes pour un marché bloqué en attente de nouvelles règles du jeu pérennes pour se relancer, » commente Sébastien de Lafond, Président et fondateur de Meilleurs Agents.
- Après les élections, le marché immobilier francilien reste bloqué. Au deuxième trimestre les volumes de transactions ont baissé de 40% par rapport au deuxième trimestre 2011.
- Les banques proposent des taux toujours plus bas mais les réservent aux rares acheteurs qui répondent parfaitement aux critères de solvabilité.
- Les acheteurs attendent de franches baisses de prix (-10 à -20%) que les vendeurs refusent en campant sur leurs positions.
- Les conditions macroéconomiques restent incertaines et encouragent quelques investisseurs à se retourner vers la pierre refuge malgré des rendements faibles.
- Les prochaines décisions gouvernementales sur les plans économique et fiscal seront déterminantes pour l’évolution du marché à court et moyen terme.
Les prix évoluent à la marge dans des fourchettes très étroites
À Paris, les prix qui avaient baissé de -0,3% en mai ont reculé de -0,1% en juin. Les prix des petites surfaces (studios et 2 pièces) sont restés stables, soutenus par quelques rares investisseurs. Les grandes surfaces ont vu leurs prix moyens baisser de -0,4% en juin après une baisse de -1% en mai. Même cumulées, ces faibles baisses ne parviennent pas à ranimer le marché. En banlieue, les prix sont restés stables dans les Hauts-de-Seine (92). Ils ont légèrement baissé (-0,1%) en Seine-Saint-Denis (93) après avoir augmenté de +0,8% en mai. Le Val de Marne a connu une baisse de -1,2% en juin après une augmentation de +0,3% en mai. Enfin, en Grand Couronne les prix ont même encore augmenté (+0,2%) après une hausse de +0,3% en mai. « En banlieue, les ventes de maisons familiales sont pratiquement nulles et nous constatons un nombre de plus en plus important de dossiers qui n’aboutissent pas faute d’accord entre vendeurs et acheteurs ou de financement bancaire, » commente Sébastien de Lafond. Ces variations de prix restent donc limitées et surtout ne reflètent qu’un nombre restreint de transactions dont les volumes ont diminué d’au moins 40% par rapport au deuxième trimestre de l’an passé.
Qui peut encore bénéficier des taux d’intérêts proposés par les banques ?
Les banques proposent actuellement des taux particulièrement attractifs… mais assortis de conditions d’obtention restrictives sur lesquelles personne ne transige. En moyenne, selon l’Observatoire Crédit Logement CSA, les taux actuels sont de 3,63% et peuvent même atteindre 3,61% dans l’ancien. En juin, plus de 80% des crédits ont été accordés à moins de 4% de taux d’intérêt. Malheureusement, les bénéficiaires de ces taux historiquement bas sont plus que rares. La production de nouveaux crédits immobiliers a baissé de plus d’un tiers au cours du premier semestre sous la pression de règles d’octroi extrêmement difficiles.
Quelle situation à la rentrée ?
Pour certains, l’été 2012 est l’été de tous les dangers sur le plan macroéconomique. La situation dans la zone euro devient de plus en plus compliquée. L’Europe du Sud est sous pression. La situation internationale globale reste sous tension. En France, la situation sociale est aussi difficile. Les plans sociaux se multiplient et le chômage atteint des records alors que les perspectives de croissance restent très faibles. Les premières décisions gouvernementales ont des impacts limités et plutôt négatifs sur le marché immobilier. Le blocage des loyers (qui risque de décourager certains propriétaires ou acquéreurs potentiels) vient renforcer l’impact de la disparition du PTZ+ dans l’ancien et le durcissement de la fiscalité sur les plus-values immobilières. « Il est essentiel que le Gouvernement fixe des règles pérennes et justes pour permettre aux acheteurs et aux vendeurs d’évoluer dans un contexte connu, maîtrisé et sans surprise. Indépendamment des conditions politiques et économiques internationales, le rédemarrage, même limité, du marché ne pourra se faire sans des règles du jeu claires. Espérons qu’elles nous seront présentées dès la rentrée et mises en œuvre au plus tôt pour fluidifier un marché bloqué, redonner un élan aux acheteurs comme aux vendeurs et dévoiler un horizon plus souriant pour les professionnels de l’immobilier, » conclut Sébastien de Lafond.
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