Immobilier : si vous avez un projet, c’est vraiment le moment d’acheter !  

Les taux d’intérêt pourraient rapidement atteindre 3% et les conditions d’octroi de crédit devraient encore se durcir. De quoi vous inciter à boucler votre projet immobilier sans tarder.  Les Français n’ont pas fait une croix sur leur rêve de devenir propriétaires. La preuve ? Les indices de tension immobilière calculés chaque mois par Meilleurs Agents frôlent actuellement les 20% dans toutes les grandes villes de France. Soit une augmentation de trois points en l’espace de trois mois. Pourtant, dans les faits, il ne se passe pas grand-chose ; le marché immobilier reste désespérément mollasson depuis le début de l’année. “Le contexte économique pourrait expliquer ce ralentissement général”, indique Barbara Castillo-Rico, responsable des études économiques chez Meilleurs Agents.  Car côté crédit, la fête est bel et bien finie. Selon le courtier en ligne Empruntis, les taux d’intérêt moyens avoisinent 1,6% aujourd’hui (plus 0,6 point en six mois). La Banque centrale européenne (BCE) a par ailleurs annoncé que ces taux pourraient atteindre 3% avant la fin de l'année 2022. “Les Français perdraient alors 15% de capacité d’emprunt”, calcule Barbara Castillo-Rico. Pour couronner le tout, les banques devraient se montrer de plus en plus frileuses et durcir encore les conditions d’octroi de crédit. Les observateurs financiers annoncent des apports à hauteur de 40% du budget global, contre environ 20-30% aujourd’hui pour “les bons dossiers”. Tout cela aura pour conséquence de ralentir la demande sur le marché. Et, à terme, de réajuster les prix immobiliers. “Mais ce n’est sans doute pas un bon calcul d’attendre une baisse des prix pour acheter, prévient la responsable des études économiques de Meilleurs Agents. Au contraire, il est préférable de profiter de taux encore très bas pour fixer son emprunt et concrétiser son projet d’achat.” 

Immobilier : la fin du monde post-Covid ? 

Reste à savoir où acheter. Depuis le début de l’année, les variations de prix sont identiques entre les onze plus grandes villes de France et les villes moyennes (+1,6%). De là à imaginer un retour des acquéreurs dans les grandes métropoles, il n’y a qu’un pas. “Il y a moins de dichotomie entre les différents segments”, souligne encore Barbara Castillo-Rico, qui s’interroge : “Est-ce la fin du monde post-Covid ?” 

À l’exception de Montpellier qui accuse une légère baisse de prix ce mois-ci (-0,3% depuis le 1er juin), toutes les grandes villes sont désormais au vert (+0,3 point en moyenne). Pas de quoi s’extasier non plus : le printemps immobilier tant attendu semble avoir été étouffé dans l'œuf. On se console toutefois avec les communes rurales qui, elles, cartonnent encore et toujours : +4,6% en six mois et +9% en un an ! Malgré cette très forte augmentation, l’immobilier reste abordable dans ces secteurs. Comptez environ 1 500 €/m2 pour vous installer en rase campagne. 

Marseille, la star de l’immobilier en 2022

On ne pouvait pas clore ce baromètre estival sans (re)parler de Marseille. En vers et contre tous, la cité phocéenne profite d’une sorte de micro-climat. Qu’il pleuve des cordes ou qu’on souffre de la canicule sur la Canebière, les prix immobiliers marseillais continuent de grimper. Ceux-ci ont littéralement bondi de 3,5% depuis le début de l’année et de 6% en un an pour atteindre aujourd’hui 3 538 €/m2 en moyenne, selon les estimations immobilières de Meilleurs Agents. Mais attention, d’un arrondissement à l’autre, c’est le grand écart. Prévoyez environ 2 000 €/m2 dans le 13e… mais plus de 4 000 €/m2 dans le 7e !  Longtemps décriée, la cité phocéenne a su faire peau neuve (revitalisation du centre-ville, extension de la ligne de tramway, aménagement de la corniche Kennedy…). La ville attire désormais une nouvelle population d’actifs en quête d’un plus grand pouvoir d’achat immobilier : des Lyonnais, des Bordelais et des Parisiens notamment. Les investisseurs ne s’y trompent pas non plus : ici, ils peuvent espérer un rendement locatif de plus de 5%. Une belle performance !