Baromètre national des prix de l’immobilier au 1er juin 2017 – Marché immobilier : Paris au plus haut
La hausse des prix de ces derniers mois se confirme. Les prix parisiens ont d’ores et déjà retrouvé leurs niveaux records de juin 2011.
92ème Baromètre Meilleurs Agents - Points clés :
- La hausse des prix de ces derniers mois se confirme. Les prix parisiens ont d’ores et déjà retrouvé leurs niveaux records de juin 2011.
- A Paris, les prix ont augmenté de +1,4% en mai. En particulier, les grands appartements familiaux (3 pièces et plus) voient leurs prix augmenter de +2% en un mois.
- La hausse parisienne continue de se propager dans une moindre mesure en Petite Couronne alors que les départements de la Grande Couronne marquent une pause.
- En province, Bordeaux poursuit sa tendance haussière extrême avec +1,3% en mai et presque +12% en un an. Les prix des autres grandes villes augmentent aussi mais dans des proportions plus raisonnables.
- Les acheteurs bénéficient toujours de taux extrêmement bas qui ont même légèrement baissé en mai passant de 1,85% en moyenne sur 20 ans en avril à 1,80% en mai.
- L’élection d’Emmanuel Macron s’accompagne de l’évolution positive de plusieurs indicateurs économiques (chômage, croissance, inflation) ce qui contribue à la confiance des acteurs.
- Cependant, nous attendons les premières décisions du Gouvernement en matière d’immobilier et de fiscalité.
L’analyse de Sébastien de Lafond, Président et co-fondateur de MeilleursAgents.com
Selon nos estimations et les transactions réalisées en mai, les prix parisiens ont déjà retrouvé, voire dépassé, les niveaux records atteints en juin 2011. Le prix moyen du m2 parisien s’établit à 8 709€, avec de grands écarts entre le 19ème arrondissement à 7 070€ et le 6ème à 12 583€. Le rythme d’augmentation mensuel de +1,4% à Paris en mai rappelle la période de forte inflation entre 2010 et 2011. Cette hausse porte principalement (+2%) sur les grandes surfaces (3 pièces et plus) soumises à l’effet saisonnier des familles à la recherche d’un logement en vue de la rentrée scolaire de septembre prochain. La hausse moyenne des prix parisiens atteint +7,2% depuis 12 mois et +4,6% depuis le 1er janvier dernier. Cette hausse se propage en s’affaiblissant en cercles concentriques vers la Petite Couronne dont les prix moyens ont augmenté de +0,5% en mai et de +3,7% depuis un an. Au mois de mai, les prix sont restés stables dans les départements de la Grande Couronne. La hausse s’est aussi poursuivie dans les grandes villes de province au mois de mai. Marseille et Montpellier (+0,1%), Toulouse (+0,2%), Lyon (+0,3%), Nantes (+0,5%) et Nice (+0,6%) progressent légèrement alors que Lille (+0,8%), Strasbourg (+0,9%) et surtout Bordeaux (+1,3%) voient leurs prix augmenter plus fortement. Depuis plusieurs mois nous soulignons les risques de surchauffe du marché bordelais. Avec +11,8% sur les douze derniers mois, la situation devient difficile pour les ménages qui cherchent à se loger. Si nous ne constatons pas encore de phénomène de spéculation, nous conseillons aux acheteurs de rester prudents et aux vendeurs de profiter de ces hausses s’ils le peuvent encore.
Une situation économique plus favorable
Comme souvent à l’approche des élections présidentielles, le marché immobilier s’est contracté. Mais cette année, le ralentissement n’a duré que quelques semaines et non pas plusieurs mois, affectant essentiellement le mois d’avril, le volume des transactions étant reparti à la hausse dès le résultat connu début mai. L’élection d’Emmanuel Macron a rassuré les marchés un temps inquiets de scénarios politiques extrêmes pouvant remettre en cause le fonctionnement de l’Euro ou de l’Union Européenne. Par ailleurs, les perspectives macro-économiques semblent s’améliorer avec un chômage élevé mais à la baisse et une croissance encore faible mais des signes d’accélération à venir. Dans ce contexte, les taux d’intérêt qui avaient légèrement augmenté en avril ont rebaissé très légèrement en mai passant de 1,85% sur 20 ans en moyenne à 1,80%. L’impact de cette baisse est très faible sur le plan financier mais plus importante sur le plan de la psychologie des acheteurs qui se sentent encouragés dans leurs projets qui pourraient se réaliser dans un contexte économique plus favorable. La dynamique actuelle du marché devrait donc se poursuivre permettant aux acheteurs solvables de trouver des biens de qualité à des prix certes élevés mais rendus accessibles par des conditions de financement excellentes. Les vendeurs, pour leur part, trouveront matière à plus-value grâce à des hausses de prix sensibles. Il est important de noter que la politique du logement est intégrée au Ministère de la Cohésion des Territoires, aux responsabilités élargies, et dirigé par un Ministre proche du Président de la République. Comme évoqué le mois passé, nous attendons avec un peu d’anxiété les contours du futur Impôt sur la Fortune Immobilière, sensé taxer la “rente immobilière”. Quant à l’exonération annoncée de la taxe d'habitation pour 80% des foyers français, nous en comprenons l’intérêt en matière de libération du pouvoir d’achat, mais nous aurions plutôt plaidé pour une baisse sensible des droits de mutation dont la France est championne. Ces derniers, qui avoisinent 7% de la valeur d’un bien, sont un frein à la liquidité du marché et à la mobilité des Français. Par ailleurs, se pose la question de l’évolution de l’encadrement des loyers à Paris et Lille et de son éventuelle extension à d’autres grandes villes de Province. Nous analyserons avec attention les premières décisions du Gouvernement dans le domaine du logement, de l’immobilier, de l’encadrement de l’activité et de la fiscalité.
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