Driiiiiiing, c'est l'heure du bilan Meilleurs Agents. Thomas Lefebvre, notre directeur scientifique, revient sur les événements marquants de l'année écoulée et dresse les perspectives à venir. À quoi ressemblera l'immobilier en 2023 ? Réponses maintenant.
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C'est désormais une tradition. Thomas Lefebvre, le directeur scientifique de Meilleurs Agents, revient sur les événements marquants de l'année écoulée et dresse les perspectives de l'année à venir. À quoi ressemblera l'immobilier en 2023 ? Réponses maintenant.
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Thomas Lefebvre, directeur scientifique de Meilleurs Agents.
- Le cru immobilier 2022 laissera-t-il une saveur particulière ?
Sur le plan immobilier, 2022 restera dans les annales comme une bonne, voire une très bonne, année. Si le marché de la pierre en 2021 s’était révélé exceptionnel, le cru 2022 n’est pas en reste avec 1,1 million de transactions selon nos projections. Ce sera ainsi la deuxième meilleure année en termes de volume de transactions après le record atteint en 2021. Positive dans l’ensemble, l’évolution du marché au cours des douze derniers mois a néanmoins manqué de constance. Dans les faits, ces bons résultats en matière de volume de ventes sont à mettre au crédit du premier semestre qui a fait preuve d’un fort dynamisme malgré le déclenchement de la guerre en Ukraine et la reprise de l’inflation. Quant au second semestre, il a pâti du changement de politique monétaire de la Banque Centrale Européenne qui a entraîné un ralentissement de la production de crédit empêchant un certain nombre d’acheteurs potentiels de mener à bien leur projet.- Quels éléments majeurs doit-on retenir de cette année qui s'achève ?
L’un des événements marquants de 2022 concerne la remontée rapide des taux de crédit. En seulement douze mois, le taux d’un prêt immobilier sur vingt ans est passé de 1% à 2,4%. C’en est bel et bien fini des conditions exceptionnelles d’emprunt auquel les particuliers s'étaient habitués ces dernières années.Image
Les prix immobiliers, eux, ont continué à progresser de l’ordre de 4,6% grâce à la belle performance des zones rurales (+7,5%) qui ont fait plus de une fois et demie mieux que les villes du Top 10 (+4,7%). Cependant, comme pour les volumes, il y a aussi eu une rupture entre le premier et le second semestre avec un véritable ralentissement de la hausse des prix depuis l’été. Au niveau national, alors que les tarifs ont augmenté de 3,6% entre janvier et juin, ils n’ont progressé que de 1% entre juillet et décembre. Ce phénomène d’atterrissage touche davantage les grandes métropoles de l’Hexagone où, au regard des prix atteints, le pouvoir d’achat immobilier s’avère de plus en plus contraint. Ainsi, les dix plus grandes villes françaises (hors Paris) ont vu leurs tarifs croître de 3,2% pendant la première partie de l’année mais seulement de 1,4% dans la seconde. Certaines, à l’image de Bordeaux, tendent même à reculer depuis le début de l’année.
- Hausse des taux + inflation : un cocktail explosif pour le marché immobilier en 2023 ?
Je ne crois pas que cette situation économique inédite en France depuis une décennie puisse causer à proprement parler un effondrement du marché. En revanche, il faut s’attendre à des corrections dans les mois à venir. Concrètement, si la hausse des taux devait se poursuivre – ce qui devrait sans nul doute être le cas eu égard à la nouvelle politique monétaire mise en place par la BCE – cela impactera forcément la capacité d’emprunt des ménages. Et donc leur solvabilité. Ce qui entraînera de fait un ajustement des prix à la baisse.Image
- Suffisant pour compenser la hausse des taux de crédit ?
Au regard des annonces récentes, il y a fort à parier que le taux de crédit sur vingt ans grimpe autour des 3% dans le courant de l’année. Par rapport aux 2,4% pratiqués actuellement, cela représentera pour les porteurs de projets une nouvelle baisse de 6% de leur pouvoir d’achat immobilier. Pour absorber totalement la remontée des taux depuis janvier 2022, il faudrait alors que les prix reculent de 20% en 2023. Ce scénario est selon moi inenvisageable. Car la nouvelle géographie immobilière post-Covid devrait permettre au monde rural et aux zones péri-urbaines de tirer encore le marché vers le haut. En effet, les prix dans ce secteur demeurent plus accessibles que dans les grandes métropoles et les problématiques de budget sont moins contraintes. Ainsi, les tarifs de ces zones pourraient continuer à progresser alors que le marché au niveau national devrait rester à l’équilibre en 2023. Les villes du Top 10 quant à elles devraient être plus touchées avec de nouvelles baisses de prix. Paris devrait observer un recul de 3% et passer ainsi sous la barre des 10 000 € d’ici l’hiver prochain. Voire même avant l’été si le marché immobilier parisien ne profite pas printemps pour tenir le cap.Image
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