Malgré de belles perspectives de carrière, l'immobilier est un secteur en tension : 95% des professionnels expriment des difficultés à recruter. Tentons de comprendre pourquoi avec Antoine Mesnard, le fondateur de Recrutimmo.
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Marché dynamique, turn over important, concurrence acerbe… Selon Recrutimmo, le spécialiste des recrutements dans l’immobilier, 95% des professionnels du secteur ont des difficultés à recruter. Antoine Mesnard, le fondateur du site, nous éclaire sur ce phénomène.
Combien de postes sont à pourvoir chaque année en France dans les métiers de l’immobilier ?
C’est difficile de le chiffrer précisément. Mais selon l’étude annuelle de Recrutimmo, 80% des professionnels recrutent au moins un collaborateur par an. Sur les 35 000 agences françaises, cela représente donc au moins 28 000 recrutements. Mais sur notre site, nous avons en permanence entre 30 000 et 40 000 annonces.Et combien de ces professionnels expriment des difficultés à recruter ?
95% d’entre eux. Tout le monde en fait. Autant dire que la concurrence est rude. Pourtant, les métiers de l’immobilier attirent et bénéficient d’un véritable apport de la reconversion professionnelle.Comment expliquez-vous une telle tension ?
Le marché immobilier connaît une dynamique très forte depuis quelques années et le Covid n’a pas eu raison de ce dynamisme. Des agences se créent, les réseaux de mandataires s’étoffent, l’activité se densifie et les professionnels ont besoin de recruter. Beaucoup. Et la crise immobilière dont on entend parler ne devrait pas changer les choses car le secteur emploie énormément d’indépendants : 50% des agences immobilières recrutent des agents commerciaux. Auxquels s’ajoutent des mandataires. Donc même en cas de baisse de l’activité, la dynamique de recrutement va rester forte. À cela s’ajoute la présence accrue des mandataires en France depuis 2018. Et en termes de recrutement, ils sont une vraie concurrence aux agences immobilières classiques. Ils ont une politique de recrutement très bien rodée et attirent les candidats par tous les canaux : le digital, les salons de recrutement, la cooptation. Ces réseaux “consomment” aussi beaucoup de monde : un mandataire sur deux arrête chaque année.Un turn over très important donc. Ce taux est de combien dans l’immobilier en général ?
De 30% environ avec, je le rappelle, 50% déclarés par les réseaux de mandataires.Cela reste très élevé. Quelles sont les raisons d’un tel turn over ?
Les métiers de l’immobilier ne sont pas simples. On peut très bien gagner sa vie mais cela nécessite de travailler énormément. Quand on voit les émissions de Stéphane Plaza à la télé, on se dit que c’est sympa et qu’on s’amuse. Mais on est confronté à des clients tous les jours et c’est parfois difficile. Et puis, c’est un fait, les professionnels de l’immobilier ne savent pas intégrer et former correctement leurs collaborateurs. La preuve : 30% des personnes qui signent un contrat partent pendant la période d’essai. On ne peut pas fidéliser les gens si on ne les forme pas.Image
Une tête bien faite, un excellent relationnel et l'envie de travailler : avec ces trois critères, tout le monde peut réussir. C'est ça qui est sympa dans l'immobilier et ça offre de belles perspectives de carrière.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)