Immobilier : l’engouement pour les maisons se confirme

Karin Scherhag
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Dans leur recherche d'espace, les Français privilégient les maisons au détriment des appartements. Conséquence : une hausse des prix, de près de 7% en un an.
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À la recherche de plus d’espace depuis le premier confinement, les Français privilégient les maisons pour leur achat immobilier. En un an, leur prix a ainsi augmenté de plus de 6%, progressant deux fois plus vite que celui des appartements. Les communes rurales et périphériques continuent d’en tirer profit, au détriment des grandes villes. Éclairage.  Né au printemps 2020, au cœur du premier confinement, l’engouement des Français pour les maisons ne s’est pas démenti depuis. Selon les estimations de Meilleurs Agents, le prix des maisons dans l’ancien a augmenté de 6,5% en un an au troisième trimestre 2021. L’inflation ne peut expliquer à elle seule une telle évolution. D’autant que depuis le quatrième trimestre 2020, la hausse est presque deux fois plus importante pour les maisons que pour les appartements (+3,5%), ce qui ne s’était pas produit depuis fin 2016. 

Morosité dans les grandes villes

Un marché euphorique qui profite aux villes moyennes. Car pour trouver la maison de leur rêve, les acheteurs sont prêts à s’éloigner des grands centres urbains. Révélé en septembre par Meilleurs Agents, ce phénomène tend lui aussi à s’installer dans la durée. Barbara Castillo-Rico, responsable des études économiques chez Meilleurs Agents, parle ainsi de « morosité dans les grandes villes », où les prix de la pierre ont augmenté en moyenne de 0,1% en un mois. « Neuf des onze plus grandes villes de France ont une variation proche de zéro, relève Barbara Castillo-Rico. Une stabilité qui dure depuis deux-trois mois. »  Preuve supplémentaire d’un relâchement du marché : les indices de tension immobilière (ITI) sont toujours en baisse dans ces mêmes villes : moins de 7% en moyenne. En décembre, seules trois grandes métropoles affichent un ITI supérieur ou équivalent à 10 : Lille et Nice (12), ainsi que Marseille (10). La cité phocéenne confirme là son attractivité nouvelle, déjà relevée par Meilleurs Agents dans son baromètre du mois dernier. 
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Dans le top 3 des villes les plus dynamiques en 2020, Nantes cale quelques mois après Strasbourg avec qui elle partageait le podium l’an dernier. Le chef-lieu de Loire-Atlantique voit ainsi ses prix baisser depuis trois mois consécutifs (-1,2%). Une baisse à « relativiser », préviennent les experts de Meilleurs Agents, car les prix nantais avaient augmenté de 57% depuis janvier 2015. L’ITI est par ailleurs en chute libre : alors qu’il atteignait les 13% en août, il est à 0 aujourd’hui. 
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Les zones rurales, la nouvelle locomotive du marché

Par effet de vases communicants, les villes périphériques continuent de briller. En Île-de-France par exemple, les départements de la petite couronne ont vu les prix de leurs logements augmenter en moyenne de 2,4% en un an. La grande couronne fait encore mieux, avec une augmentation moyenne de 5,3% en un an, principalement tirée par le Val d’Oise (+6,1%) et la Seine-et-Marne (+6,6%). Plus on s’éloigne de Paris, plus cet effet est marqué. Les prix dans la grande banlieue sont ainsi en croissance de 7,5% en un an. Et toutes les périphéries françaises suivent le mouvement, avec une accélération des prix de près de 9% en moyenne dans les communes proches des dix plus grandes villes de France (hors Paris). Cette nouvelle répartition du marché profite particulièrement aux zones rurales, que les experts scientifiques de Meilleurs Agents identifient comme « la nouvelle locomotive » immobilière. Au global, les prix y ont augmenté de 0,8% entre novembre et décembre et de 8,3% en un an. Une croissance deux fois plus rapide que dans les villes moyennes. L’immobilier y a ainsi rattrapé son niveau de 2008, avant la crise économique mondiale des subprimes. 
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Et Paris poursuit sa chute

La capitale cristallise ce désamour des Français pour les grandes villes. Les prix de la pierre chutent ici d’un point en un mois. « Du jamais vu depuis 2014 », souligne Barbara Castillo-Rico. À l’époque, le marché immobilier français traversait un cycle de baisse initié en 2011 et dont il était sorti un an plus tard avec la baisse des taux d’emprunt.  À Paris, les prix décroissent depuis début septembre et ont déjà perdu 3,4% pour frôler les 10 300 €/m2 en moyenne. Les prix sont ainsi revenus à leur niveau d’avant la crise sanitaire. « À ce rythme-là, dans trois mois, on repassera sous la barre des 10 000 €/m2 », présage l’équipe scientifique de Meilleurs Agents. Même si la perspective d’une cinquième vague de Covid en France se profile, il est encore trop tôt pour en évaluer les conséquences sur le marché immobilier.
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